La sélection littéraire de juin 2020

 

Chroniques hollywoodiennes ou chroniques de guerre, espionnage, philosophie, balade fluviale ou encore épopée animalière… voici notre sélection littéraire du moment, concoctée comme chaque mois en partenariat avec l’excellente librairie L’Ecume des Pages.

Des coups de cœur piochés avec amour dans des genres très différents !

Cette sélection vous est présentée dans la vitrine gauche de notre salle, et chaque ouvrage est bien sûr en vente chez nos voisins de L’Écume des Pages, au 147 Boulevard Saint-Germain.

Voici notre sélection littéraire du moment :

 

Richard Adams, Watership down (Monsieur Toussaint Louverture)

Présentation de l’éditeur : C’est dans les fourrés de collines verdoyantes et idylliques que se terrent parfois les plus terrifiantes menaces. C’est là aussi que va se dérouler cette vibrante odyssée de courage, de loyauté et de survie. Menés par le valeureux Hazel et le surprenant Fyveer, une poignée de braves choisit de fuir l’inéluctable destruction de leur foyer. Prémonitions, malices et légendes vont guider ces héros face aux mille ennemis qui les guettent, et leur permettront peut-être de franchir les épreuves qui les séparent de leur terre promise, Watership Down. Mais l’aventure s’arrêtera-t-elle vraiment là ?

Aimé et partagé par des millions de lecteurs à travers le monde, l’envoûtant roman de Richard Adams fait partie de ces récits mythiques et hors du temps, une épopée sombre et violente, néanmoins parcourue d’espoir et de poésie. Vous sentirez le sang versé. Vous tremblerez face aux dangers. Vous craindrez la mort. Et, par dessus tout, vous ressentirez l’irrépressible désir de savoir ce qui va se passer.

[Plus d’informations sur le site de Monsieur Toussaint Louverture]

 

Antoine Compagnon, Un été avec Pascal (Éditions des Équateurs)

Présentation de l’éditeur : Après Montaigne, Antoine Compagnon nous invite à passer un été avec Pascal. Ces deux ardents défenseurs de la liberté d’esprit traitent de l’homme, de la société, de l’univers, du pouvoir, de la foi, de l’angoisse, de la mort, du jeu : le tout et le rien. Le roseau pensant, les deux infinis, le pari ou le nez de Cléopâtre : les Pensées renferment tant de formules et d’images inoubliables. Pascal fut un virtuose de la langue française, mais d’abord un mathématicien et un physicien incomparable, et encore un philosophe et un théologien hors pair. Plusieurs de ses sentences sont inscrites dans le cerveau de tout Français : « Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie » ; « Qui veut faire l’ange fait la bête » ; « Le cœur a ses raisons, que la raison ne connaît point ».

En quarante et un chapitres (dont six inédits), Antoine Compagnon évoque à la fois la vie du génie Pascal tout cherchant la signification de ses pensées elliptiques. Avec cette tournure d’esprit combinatoire, Pascal explore tous les possibles de la réflexion. Il s’intéresse aussi bien à la question de la violence et de la vérité, de la tyrannie, à l’esprit de finesse, au divertissement et au juste milieu.

[Plus d’informations sur le site des Éditions des Équateurs]

 

Janet Flanner, Paris est une guerre, 1940-1945 (Éditions du sous-sol)

Présentation de l’éditeur : A l’instar de la courageuse Nellie Bly, Janet Flanner est une journaliste culottée. Née à la fin du XIXe siècle à Indianapolis dans un milieu quaker cultivé et bourgeois, étudiante en lettres à l’université de Chicago, critique théâtrale pour le quotidien local, l’Indy Star, elle se marie pour échapper à sa mère et suit son époux à New York. Elle y fréquente la bande de l’Algonquin, des auteurs, comédiens, dramaturges bourrés de talent et d’esprit et y rencontre le grand amour de sa vie, Solita Solano, comme elle journaliste et aspirante écrivaine.

Janet quitte son mari et les deux femmes partent visiter l’Europe avant de s’installer en 1922 à Paris, et d’y vivre libres. Trois ans plus tard, le New Yorker lui propose d’écrire toutes les deux semaines une Lettre de Paris, sous le nom de plume de Genêt. Ce qu’elle fera brillamment tout en publiant, dès le début des années trente, des reportages sur l’Europe en proie à ses démons.

Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, Janet Flanner rentre au pays. Pour autant, à dix mille kilomètres, elle continue à raconter aux Américains Paris et la France sous le joug nazi, aussi précisément que si elle y résidait encore. Tantôt grave et tantôt ironique, elle explique, décortique, suppute, griffe, pointe les petites et les grandes lâchetés et l’héroïsme au quotidien. Plus elle enquête, plus elle écrit, plus sa détestation de la barbarie nazie s’accroît. Vifs, précis, documentés, ses articles restent parmi les meilleurs de ceux qu’on a pu lire sur la France occupée.

[Plus d’informations sur le site des Éditions du sous-sol]

 

Elizabeth Jane Howard, Étés anglais (Éditions de La Table ronde)

Présentation de l’éditeur : Juillet 1937. À Home Place, au cœur du Sussex, jardiniers, femmes de chambre et cuisinière sont sur le pont. La Duche orchestre le ballet des domestiques avant l’arrivée de ses trois fils, Hugh, Edward et Rupert Cazalet, en chemin depuis Londres avec épouses, enfants et gouvernantes. Où dormira Clary, adolescente mal dans sa peau en plein conflit avec sa belle-mère ? Quelle robe portera Villy, ancienne ballerine désormais mère au foyer ? Polly, terrorisée à l’idée qu’une guerre éclate, s’entendra-t-elle avec sa cousine Louise qui rêve de devenir actrice ? Rachel, la seule fille de la Duche, trouvera-t-elle un moment pour ouvrir la précieuse lettre de son amie Sid ?

Non-dits, chamailleries, profonds chagrins… Aux préoccupations des adultes font écho les inquiétudes des enfants, et à la résilience des femmes, qu’elles soient épouses, fillettes ou domestiques, répond la toute-puissance – ou l’impuissance – des hommes. L’été regorge d’incertitudes mais, sans l’ombre d’un doute, une nouvelle guerre approche : entre pique-niques sur la plage et soirées auprès du gramophone, il faudra inventorier lits de camp et masques à gaz.

[Plus d’informations sur le site des Éditions de La Table ronde]

 

Joseph Kessel, Hollywood, ville mirage (Éditions du Sonneur)

Présentation de l’éditeur : « Hollywood ! On y fabrique, à destination de la terre entière, des songes et du rire, de la passion, de l’effroi et des larmes. On y construit des visages et des sentiments qui servent de mesure, d’idéal ou de drogue à des millions d’êtres humains. Et de nouveaux héros s’y forment chaque année pour l’illusion des foules et des peuples. ».

Hollywood, ville mirage est le récit du voyage que Joseph Kessel entreprit en 1936 au sein de l’industrie – en plein essor – du cinéma. Studios, acteurs, scénaristes, producteurs… il pose un regard cru et impitoyable sur les coulisses de cette « usine à mirages ».

[Plus d’informations sur le site des Éditions du Sonneur]

 

John Le Carré, Retour de service (Seuil)

Présentation de l’éditeur : À quarante-sept ans, Nat, vétéran des services de renseignement britanniques, est de retour à Londres auprès de Prue, son épouse et alliée inconditionnelle. Il pressent que ses jours comme agent de terrain sont comptés. Mais avec la menace grandissante venue de Moscou, le Service lui offre une dernière mission : diriger le Refuge, une sous-station du département Russie où végète une clique d’espions décatis. À l’exception de Florence, jeune et brillante recrue, qui surveille de près les agissements suspects d’un oligarque ukrainien.

Nat n’est pas seulement un agent secret. C’est aussi un joueur de badminton passionné. Tous les lundis soir dans son club il affronte un certain Ed, grand gaillard déconcertant et impétueux, qui a la moitié de son âge. Ed déteste le Brexit, déteste Trump et déteste son travail obscur. Et c’est Ed, le plus inattendu de tous, qui mû par la colère et l’urgence va déclencher un mécanisme irréversible et entraîner avec lui Prue, Florence et Nat dans un piège infernal.

Avec Retour de service, John le Carré, en éminent chroniqueur de notre époque, livre un portrait du monde que nous habitons, glaçant, délicatement satirique et porté de bout en bout par une tension constante.

[Plus d’informations sur le site des Éditions du Seuil]

 

Akira Mizubayashi, Âme brisée (Gallimard)

Présentation de l’éditeur : Tokyo, 1938. Quatre musiciens amateurs passionnés de musique classique occidentale se réunissent régulièrement au Centre culturel pour répéter. Autour du Japonais Yu, professeur d’anglais, trois étudiants chinois, Yanfen, Cheng et Kang, restés au Japon, malgré la guerre dans laquelle la politique expansionniste de l’Empire est en train de plonger l’Asie. Un jour, la répétition est brutalement interrompue par l’irruption de soldats. Le violon de Yu est brisé par un militaire, le quatuor sino-japonais est embarqué, soupçonné de comploter contre le pays.

Dissimulé dans une armoire, Rei, le fils de Yu, onze ans, a assisté à la scène. Il ne reverra jamais plus son père… L’enfant échappe à la violence des militaires grâce au lieutenant Kurokami qui, loin de le dénoncer lorsqu’il le découvre dans sa cachette, lui confie le violon détruit. Cet événement constitue pour Rei la blessure première qui marquera toute sa vie…

Dans ce roman au charme délicat, Akira Mizubayashi explore la question du souvenir, du déracinement et du deuil impossible. On y retrouve les thèmes chers à l’auteur d’Une langue venue d’ailleurs : la littérature et la musique, deux formes de l’art qui, s’approfondissant au fil du temps jusqu’à devenir la matière même de la vie, défient la mort.

[Plus d’informations sur le site des Éditions Gallimard]

 

François Sureau, L’or du temps (Gallimard)

Présentation de l’éditeur : «La Seine est le fleuve sur le bord duquel j’aurai passé l’essentiel de ma vie. Je me suis aperçu très tard que cette mince coulée grise et verte formait le centre d’un territoire réel et imaginaire, dont je n’avais cessé de vouloir déchiffrer le secret.»

De la source à Troyes, de Samois à Évry, Bercy, Paris et au-delà…, François Sureau rapporte de chacune de ses étapes un récit. Vies d’écrivains et de peintres égarés, instants d’amour, incendies, controverses oubliées, départs vers le lointain… Autant de rencontres inattendues qui déplacent notre point de vue et nous invitent à regarder autrement ce fleuve et notre pays.

[Plus d’informations sur le site des Éditions Gallimard]

 

Bonne lecture à tous, à une table des Deux Magots ou ailleurs !